Le glaucome

C’est une maladie dégénérative et évolutive, ça veut dire que si elle n’est pas traitée elle peut provoquer des lésions à l’intérieure de l’œi. C’est une pathologie relativement rependue (On admet qu’environ 3 % de tous les suisses âgés de plus de 40 ans sont atteints d’un glaucome), le glaucome est une des premières causes de cécité dans le monde occidental. C’est dire l’importance d’en dépister rapidement les premiers symptômes afin d’agir pendant qu’il en est temps !

Le danger de cette maladie c’est son côté sournois, c’est-à-dire qu’elle évolue de façon asymptomatique dans la plupart des cas et donc il y a beaucoup de personnes qui seraient concernées sans le savoir, c’est vrai qu’aujourd’hui son dépistage est encore très insuffisant, pas par négligence, mais plutôt par manque d’information. Cette augmentation de la pression entraîne alors des dommages au niveau du nerf optique. Or, c’est ce nerf qui est chargé d’envoyer les informations visuelles de la rétine au cerveau. Malheureusement les dommages subis par le nerf optique sont irréversibles et irréparables. Ce qui signifie, qu’à l’heure actuelle, même avec les moyens les plus modernes, nous ne sommes pas en mesure de réparer une atteinte subie par le nerf optique.

L’espace qui est entre la cornée et l’iris, est rempli d’un liquide que l’on l’appelle l’humeur aqueuse. Son rôle est de nourrir et d’oxygéner le cristallin et la partie intérieure de la cornée, ce liquide se renouvelle toutes les deux à trois heures. Il est fabriqué par de petites glandes, appelées les « procès ciliaires », qui se trouvent  à l’arrière de l’iris. Une fois produit, ce liquide doit emprunter un circuit bien précis. Il passe par la pupille, vers l’avant, puis il est évacué par un conduit naturel situé dans l’angle, au point de jonction de l’iris et la cornée, ensuite par différents petits conduits, l’humeur aqueuse va rejoindre le réseau sanguin.

C’est cette zone qu’on appelle l’angle irido-cornée qui l’endroit clé de la formation du glaucome. Si par exemple cet orifice est comme encrassé ou si l’accès y est trop serré, la réabsorption du liquide est gênée. Résultat, le liquide s’accumule et la pression à l’intérieur de l’œil augmente. C’est le début du glaucome. Si la pression continue à monter, les cellules de la vision ainsi que le nerf optique risquent d’être abîmés, par écrasement lié à cette surpression dans l’œil, ce qui va altérer à terme la vision, et notamment la vision périphérique. Sans traitement, le glaucome finit par entraîner la destruction totale du nerf optique, et donc la cécité. Le nerf optique est une structure reliant la rétine aux premiers relais d’analyse visuelle du cerveau. Au début de la vie, le nerf optique contient 1,2 millions de fibres nerveuses par œil. Il faut savoir que ces fibres vont ensuite progressivement disparaître naturellement, à un rythme de 100’000 environ chaque dix ans. Le glaucome se caractérise par une accélération de la perte des fibres nerveuses.

Le plus fréquent est le glaucome chronique ou à angle ouvert, on parle de cet angle irdo-cornée, ce qui veut dire dans ce cas de figure que l’humeur aqueuse a un accès au canal d’évacuation normalement, mais c’est ce canal qui est en général obstrué et donc la réabsorption du liquide se fait trop lentement. Il représente 90 % des cas, souvent héréditaire, il ne présente aucun symptôme, évolue très lentement (10-20 ans) Il apparaît généralement sur les deux yeux en même temps. Quand on s’en aperçoit, il est souvent trop tard. Au début, le patient ne remarque rien. Avec le temps cependant, lorsque la maladie progresse, une lente diminution de l’acuité visuelle apparaît. Le champ visuel (la vision périphérique) se rétrécit de plus en plus depuis l’extérieur, on conserve une vision tubulaire, comme dans un tunnel. C’est plutôt dans des situations dynamiques, comme la conduite, la marche que les symptômes seront les plus gênants. On peut d’ailleurs encore très bien lire ou regarder la télé même dans un stade avancé de la maladie.
A côté du rétrécissement progressif du champ visuel, des perturbations dans la perception des couleurs et des contrastes ainsi qu’une baisse de l’adaptation à l’obscurité peuvent se produire. Malheureusement le patient ne remarque ceci que beaucoup trop tardivement. Il ne se rendra généralement chez son ophtalmologue que lorsque le nerf optique aura déjà subi des dommages irréversibles. Il est donc de première importance de rechercher un glaucome avant que les premiers symptômes n’apparaissent. C’est pourquoi les contrôles chez un ophtalmologue ne devraient pas être négligés.

Est-ce qu’il y a une relation avec notre pression sanguine ?

Il s’agit de la pression d’un liquide à l’intérieur des yeux. Attention, il ne faut pas confondre cette tension oculaire avec la tension artérielle, qui est la pression du sang à l’intérieur des artères, bien que indirectement en relation, on ne peut pas dire que parce qu’on a de l’hypertension on a un  glaucome, bien que ce soit un facteur de risque supplémentaire.

Comment on mesure cette pression ?

Pour mesurer cette pression, les ophtalmologues et certains optométristes peuvent utiliser un petit appareil qui va pousser la cornée en arrière. Cette cornée est bombée, et pour l’aplatir il va falloir exercer une force égale à la pression qui règne à l’intérieur du globe oculaire. L’autre technique fait appel à un tonomètre. Le principe est le même, mais la force est exercée par un petit jet d’air pulsé. Ca reste un dépistage difficile, pour avoir une bonne évaluation de la situation, il est en outre parfois nécessaire de multiplier les mesures de pression oculaire à différents moments, voire d’effectuer une courbe de pression tout au long de la journée. Plusieurs moyens d’investigation sont heureusement à disposition pour mettre le glaucome en évidence. Outre les examens du nerf optique par une observation du fond de l’oeil et du champ visuel (périmétrie), il y a bien sûr la mesure de la pression oculaire (tonométrie) et celle de l’acuité visuelle, on va également réaliser une observation de la zone irido-cornée pour voir si elle n’est pas trop fermée, toutes ces mesures sont nécessaires pour dépister et pour diagnostiquer la pathologie.

Est-ce qu’on peut guérir d’un glaucome et comment on le traite ?

On ne peut pas en guérir, mais on sait retarder son évolution de manière efficace et donc éviter que l’atteinte de l’œil progresse, à l’aide de collyres, petite parenthèse à propos de ces collyres pour traiter le glaucome. Toutes les gouttes oculaires peuvent occasionner des sensations de brûlure dans les yeux. Ceci n’est pas forcément lié à la substance active elle-même mais aux substances antibactériennes ajoutées au liquide. Certains médicaments n’ont qu’une courte durée d’action et doivent de ce fait être utilisés selon un horaire précis au cours de la journée. Il est important de se conformer scrupuleusement aux prescriptions car sans cela la pression risque de ne pas être suffisamment abaissée.

Les substances actives contenues dans les gouttes oculaires peuvent parvenir jusque dans le sang. C’est pourquoi il est important que vous indiquiez à votre ophtalmologue quels sont les autres traitements que vous prenez et de quelles autres maladies vous souffrez. Le praticien peut alors décider quels sont les traitements ophtalmologiques qu’il peut vous prescrire.

Est-ce qu’il y des personnes plus à risque ?

L’âge : Toute personne peut, indépendamment de son âge, développer un glaucome mais les personnes âgées ont indéniablement un risque plus élevé que les personnes jeunes d’avoir un glaucome. Je conseille de faire un premier contrôle vers l’âge de 40 ans.

Histoire familiale : Les personnes qui ont dans leur parenté des personnes atteintes de glaucome, surtout pour les parents au 1er degré, c’est-à-dire leurs parents (le papa et la maman), un frère ou une sœur, ont un risque plus élevé de développer à leur tour un glaucome. Il est donc fortement conseillé aux personnes ayant un membre de la famille qui souffre de cette pathologie de se faire contrôler régulièrement.

Appartenance raciale : L’appartenance ethnique a son importance dans le glaucome. Les personnes d’origine africaine, par exemple, ont un risque beaucoup plus élevé de développer un glaucome que les personnes de race blanche.

Forte myopie ou forte hypermétropie : Les hypermétropes ont un risque plus marqué de faire un glaucome aigu à angle fermé, de la forme anatomique de leur œil, l’œil est trop court et souvent la chambre antérieure est étroite. Il faut cependant ajouter que les yeux myopes sont également plus sensibles à une élévation de la pression intraoculaire, ce qui signifie que les myopes par rapport aux personnes qui n’ont pas de problèmes visuelles ont, pour des valeurs de pression intraoculaire semblables, une plus grande probabilité de développer un glaucome.

Dans les cas de diabète sucré : Un diabète sucré peut se compliquer d’atteintes oculaires très importantes. Dans le diabète avancé de nouveaux vaisseaux, de moindre qualité et fragiles, se forment. Si ceux-ci se développent dans la partie antérieure de l’œil et croissent en direction de l’angle de l’œil, un glaucome secondaire peut survenir. Les néo-vaisseaux qui poussent dans l’angle empêchent l’écoulement de l’humeur aqueuse et entraînent une élévation de la pression intraoculaire.

Traitement prolongé à base de cortisone ou quelques autres médicaments : Un traitement prolongé à base de cortisone, local ou systémique peut provoquer une augmentation de la pression intraoculaire. Par conséquent il faut que les personnes chez qui un traitement de cortisone au long cours a été prescrit contrôlent régulièrement leur pression intraoculaire.

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